10ème atelier : Accumulations

13 Mai 2020 | Salon d'écriture | 5 commentaires

ACCUMULATIONS

Choisir pour sujet « l’accumulation » d’un lieu, d’objets, de personnes, d’animaux … accumulés. Il y a aussi des personnes qui accumulent.

Consigne d’écriture : Écrire un texte en adoptant un style adapté, c’est à dire, en accumulant les mots (substantifs, adjectifs …) pour rendre cette impression de fouillis. On peut même oublier de conjuguer les verbes.
Ne pas hésiter à faire appel au mot générateur et à la constitution de liste de mots.

Exemple :

Sur l’étagère du haut, les livres de poche, variation de camaïeux subtilement fanés, serrés sur deux rangées.
Au fond les plus anciens, flétris, jaunis, couverture fatiguée, illustrations démodées.
Certains porteurs des stigmates d’avoir été lus d’un trait en une ou deux journées : traces de tartines beurrées, de gouttes d’eau du bain, de café, et même aux dernières pages, larmes d’adieu au livre, aux personnages.
D’autres ont le ventre gonflé de rosée, de trop de nuits passées oubliés au jardin.
D’autres encore, le dos craquelé ou écartelé empilés sur le ventre. Mais tous ou presque écorchés, écornés pour ne pas oublier une phrase dont on aurait voulu toujours se souvenir. Certains passages soulignés au crayon, accolés, annotés à propos d’une pensée que l’on a oubliée et quelquefois, suprême outrage, surlignage rose, vert ou bleu, décolorés.
Certains furent à peine effleurés, oubliés par manque d’affinités … Et sur le tout, en piles instables, hasardeuses, posées de biais, les derniers lus, au purgatoire de la mémoire, en perpétuelle attente de classement définitif.

C’est votre tour !

 

 

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5 Commentaires

  1. odile B

    « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes »
    Vieux dicton juif.

    La Salle de répétition :
    Moiteur de l’air, saturé d’énergie et de sueur, la barre, le miroir, le piano, la baguette du maître de ballet, colophane sous les chaussons, parquet qui craque, justaucorps académiques, jambières, tuniques fluides, jupes asymétriques, tutus, robes arachnéennes,
    chuchotements, vibrations, fourmis dans les jambes pieds impatients mains magiciennes, ET
    Inspirer, expirer, s’échauffer, contracter, s’étirer, muscler, discipliner, assouplir, respirer, chercher l’apesanteur, se tendre, se détendre, travailler son cou de pied, casser ses poignets, délier les bras, les rendre oiseaux, s’endurcir, habiter l’espace, amplifier le geste, se sculpter, agrandir son corps de la racine jusqu’au ciel, se désarticuler pour harmoniser les dissonances, sentir musique, battre la démesure, se déployer, sauter haut plus haut, encore plus haut, suspendre le mouvement, le temps,
    positions 1, 2, 3, 4, 5, adages, arabesques, attitudes, battements, cabrioles, entrechats, fouettés, glissades, jetés, piqués, pirouettes, pliés, port de bras, sissonnes, pointes, demi-pointes, recommencer, ne pas se relâcher, sacrifier tout l’en-dehors, aller au-delà de la fatigue ET
    LA SCÈNE
    Représenter la grâce, la légèreté, la beauté sans dévoiler les difficultés, les peurs, la douleur, être chair et sentiment, exprimer au-delà des mots la matière, la substance, l’âme, raconter Éros, Thanatos, devenir sylphide, cygne blanc, cygne noir, jouir épuisée du sentiment intense d’exister, déployer ses ailes, voler et côtoyer les dieux.
    Danser sa vie et vivre ivre pour cet instant de perfection : danseuse-étoile

    Réponse
  2. Marie-Pierre F

    Elle est saturée, qu’il m’a dit, mon ordi.
Corbeille saturée ! Il va falloir trier, et jeter vraiment.
    Des messages ou des pubs (on ne sait plus trop) la Redoute, Mano Mano, Tech chose, Nice matin, les Mots, Rakuten, Boulanger (pas celui des gâteaux, dommage !), La rédaction de, Lettre de, Privilèges, Alerte, Les Mots, Veuve Cliquot (la pauvre !) France Culture (pour plus tard…) Sciences, Oxfam, Objectifs, Opinions, Bonne santé (jamais mauvaise …) Les Mots, Word press, Herodote, La Française des jeux (pour moi qui gagne toujours puisque je ne joue jamais), Les Mots (encore !)…
    Ça s’accumule, ça se bouscule, ça s’entasse ça se presse pour être le premier à être lu.
    Lisez-moi ! Non, moi ! Lis-moi (un peu trop familier…) Donne-nous ton avis ! Avez-vous apprécié ? Notez–nous ! Attention si vous ne répondez pas … Faites cela, Non, faites ceci ! Quoi ? vous faites encore ça ? Mangez ! Ne mangez pas ! Courrez ! Ne vous fatiguez pas ! Vous allez enfin avoir accès à la vérité ! Les conseils dont vous ne pouvez pas vous passer. Portez un masque, danger ! Ne portez plus de masque, danger !

    Au bout d’un moment, je m’arrête, écoute le chant des voitures venu remplacer celui des oiseaux (c’était bien le confinement !) me rends compte de la folie de tout cela, j’appuie sur tout effacer, tant pis pour eux ! Et tant mieux pour moi ! 
Allez, un p’tit tour au jardin pour saluer les fraises, les fèves, les courgettes, la sauge, les œillets, le basilic, ils poussent, ils s’offrent et demandent si peu…

    Réponse
    • Anne B

      Quelle chance : le jardin … autre accumulation mais délicieuse celle-là de senteurs de couleurs de saveurs… profite bien tant que c’est à portée de ta main… ça pourrait ne pas durer …

      Réponse
  3. Elisabeth

    Trop c’est trop

    J’en ai marre. Plein les bottes, plein les pieds, les guibolles, le dos ; plein la tête et le cœur ; et plein l’évier aussi (mais pas plein les poches…)

    Je range, je trie, je dérange et range encore; je jette et j’archive, je plie et je déplie les histoires de la vie. Je lave et j’essuie, puis je salis et lave et essuie les petites affaires… J’enlève la poussière, lustre les surfaces et les laisse briller. Le quotidien est un ami sincère qui écoute et se laisse amadouer, caresser, lorsque l’on sait s’y prendre.

    Tous les jours d’une vie, un à un, heure par heure, minute, seconde… quand les oiseaux chantent fort ou ne chantent plus, quand une moto passe et vrombit, puis se tait ; toutes ces choses comme un manque silencieux, un creux blanc, s’échappent.

    Je n’oublie pas. Les mots doux, très doux, trop doux, le miel et les orties sortis d’on ne sait où, de cette bouche, de ta bouche passionnée, enamourée, émerveillée, qui s’engorge, s’éraille, s’enroue.

    Puis le silence.

    Réponse
  4. Madeleine

    Matin d’été. Le chant des oiseaux, tout près, au premier plan du paysage auditif. Ça pépie, ça piaille, ça siffle, ça jacasse, ça chante, ça vocalise, ça discute, ça dispute, ça chahute. Cachés dans les feuillages les volatiles ! Grives musiciennes, tourterelles, pies, mésanges, moineaux, rouges-gorges, hirondelles, piverts, merles me font l’honneur de leur invisible présence. Peut-être, sûrement même, ne sont-ils pas tous là aujourd’hui, mais ils me rendent visite régulièrement et il me plaît d’imaginer qu’ils se sont installés alentour de mon potager…
    En revanche, sur la terrasse en bois, rien ne bouge. La table de jardin en métal gris prend le frais sous l’érable, accompagnée de deux chaises blanches dépareillées. Quelques plantes, dans leurs pots en porcelaine bleu, s’alignent sur le bord. Ficus exubérant, petite plante grasse, ronde et piquante, une autre, aux pétales dodues, en forme de larges fleurs pourpres s’adossent à un massif touffu, vert profond. A côté, un laurier exulte. Ses feuillages viennent flirter avec ceux de l’érable qui penche vers lui quelques branches frémissantes. Derrière ce dernier, le regard bute contre la haie de lauriers-roses assez haute pour s’emmêler, elle aussi, avec les branches basses de l’arbre. C’est elle qui cerne la terrasse et clôt le paysage.
    Quelques trouées laissent passer un peu de ciel blafard.
    Paysage sombre, quasiment monochrome. La table grise, les chaises blanches, la plante pourpre ne parviennent pas à colorier tout ce vert. Un vert d’ombre contre la canicule, un vert frais pour l’été.

    Réponse

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