Le ON

Le ON est un pronom caméléon. Pronom personnel ou pronom indéfini.  Il est possible de l’employer comme équivalent de toutes les personnes. Seule l’interprétation contextuelle permet de distinguer s’il a valeur de nous, d’un « ils » ou de « tout le monde »

Consigne d’écriture : construire un petit récit en employant ON dans ses différentes fonctions.

Exemple :

Quand on prend la route de Marseille, dans le tournant, tout de suite après le carrefour de la Foux, si l’on ne roule pas trop vite ou si l’on n’est pas préoccupé par la voiture qui essaie de doubler depuis deux kilomètres ou par la discussion sanglante qu’on a eue avant de partir, et toujours à propos des enfants, on les découvre là, toujours à la même place à regarder passer les voitures. 
A nous voir ainsi immobiles sur le bord du trottoir, on aurait pu croire que nous attendions quelqu’un. Et pourtant il y avait tellement longtemps qu’on n’attendait plus rien ni personne.
On en avait tant vu passer des qui nous ignoraient, des qui nous dévisageaient, et quelquefois seulement qui nous faisait un petit signe ou se retournaient en souriant.
Il semblerait que depuis qu’on est passés à la télévision on ne nous ignore plus de la même façon, qu’on nous remarque, même avec la sensation de nous avoir déjà rencontrés peut-être quelque part, ailleurs.
On ne nous avait pas choisi par hasard, on avait été une sorte d’alibi. On voit beaucoup de choses à la télé : du trash, du drame intime et des larmes au microscope et sous projecteurs, du sentimentalisme à la dégoulinade, mais on voit rarement la vraie vie et jamais des gens comme nous.
En fait, nous, on n’en attendait pas tant. Notre public nous suffisait, nous satisfaisait. On ne peut pas dire qu’on était heureux, non on était seulement vivants.

A vous !!