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par johan.mocquin | Mai 11, 2019 | Article de Presse, Événement | 0 commentaires
Je pourrais citer beaucoup de livres, beaucoup d’auteurs qui ont changé ma vie, mais ce serait en oublier tout autant …
Un livre est comme une partition musicale. Il ne demande qu’à exprimer ses sonorités, ses rythmes et leur rupture, ses mots que l’on déguste comme des fruits, ses allitérations.
La lecture est un plaisir solitaire mais qui ne demande qu’à se partager avec qui veut écouter.
Ce qu’il faut de nuit
Au-dessus des arbres,
Ce qu’il faut de fruits
Aux tables de marbre,
Ce qu’il faut d’obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu’il faut de pur
Au coeur écarlate,
Ce qu’il faut de jour
Sur la page blanche,
Ce qu’il faut d’amour
Au fond du silence.
Et l’âme sans gloire
Qui demande à boire,
Le fil de nos jours
Chaque jour plus mince,
Et le coeur plus sourd
Les ans qui le pincent.
Nul n’entend que nous
La poulie qui grince,
Le seau est si lourd.
Jules Supervielle
C’est un livre-documentaire composé à partir des cartes postales envoyées par Victor et Aline Grosjean, les arrière-grands-parents de l’auteure à la fin de la Grande Guerre, avec pour arrière-plan le début du siècle dernier, des photos, poèmes et documents d’époque. C’est une partie de ces cartes postales qui composent le diaporama de la lecture scénique « Le Monde en Feu » proposée par LES MOTS A LA BOUCHE
Victor et Aline est un livre format 21 x 14,8 cm de 64 pages couleurs.
Vendu au prix de 10 € (franco de port).
Vous pouvez le commander à Association LAC, éditions Pourquoi viens-tu si tard ?
31 rue E. Scoffier 06300 Nice
Premier contact avec le jour, le plaisir de lire, le plaisir de manger…
Pas encore de vraies bibliothèques alentours, mais le “Patro(nage)”, et le Père (ouvrier) curé qui aménage le presbytère, fan de Bd entre autres et de Jules Verne (on est en pays Nantais) nous alimente : Tintin (évidemment) et en ouvrages, un peu misérabilistes, dont un des titres est resté gravé dans ma mémoire «“Moineau la petite libraire”, l’héroïne étant orpheline, sa maman au « ciel », elle vend des livres pour subsister et manger…
Le grenier familial aussi recèle bien des trésors, à ne pas mettre entre toutes les mains évidemment, comme les 3 ou 4 volumes de “Caroline Chérie” de Cécil Saint Laurent.
Lire en cachette c’est aussi très excitant … toujours la gourmandise …
Puis viennent les années soixante, et l’apparition des « Poche ». Un oncle plus grand qui lit beaucoup, et avec lequel j’ai envie de partager où plutôt de me rassurer sur la compréhension que je me fais des textes, en particulier ceux de Sartre, “La P. respectueuse“ , “La nausée” , “Les mots” … ou ceux de Zola, de Camus…
Mais c’est une entrée dans la littérature réservée au « Grands » qui me met l’eau à la bouche pour la suite…
Objets faciles à emporter pour « bouquiner » après l’extinction des feux, sous les couvertures avec une lampe…Ils me suivent pendant les années d’internat, et avec une très proche amie, on décide d’alimenter la Bibliothèque du Lycée qui nous semble très pauvre car elle ne contient qu’une petite centaine de vieux ouvrages logés au fond d‘une armoire. Le projet est accepté par la direction de l’établissement et nous sommes “nommées” responsables des acquisitions, plutôt du tri des dons, et des prêts. Cela ne nous suffit pas et nous décidons d’organiser un “Club de lecture” où nous pourrions proposer des moments de découverte autour de nos textes préférés. Il ne manquait plus alors que le Chocolat…
Puis les années travail, toujours autour de l’écrit, des arts et de la culture, un boulot de “Médiateur culturel” au sein d’une Médiathèque, offrant de multiples possibilités, d’échanges et de rencontres.
C’est à l’heure du “retrait” que je croise la route des “Mots à la bouche” et que je décide de partager ce nouveau repas, frugal, épicé, fruité, riche en couleur et en diversité, avec toujours, les Mots des Autres, et ce goût chocolaté au bord des lèvres, non pas amer, mais au contraire toujours sucré et si doux…à savourer ensemble.
Petite je me vois lire sur mon lit pendant des heures. Je me rappelle mon attente le jeudi pour aller acheter Tintin et Spirou, je préférais d’ailleurs Spirou. Mon père était un grand amateur de bandes dessinées, un collectionneur même, alors que ma mère ignorait totalement ce monde et s’employait à me lire très tôt de grands classiques…
Néanmoins j’ai eu la chance aussi de recevoir en cadeau des livres de littérature de jeunesse et j’ai encore des souvenirs très précis des livres que j’ai aimés comme « Les larmes de crocodiles » d’André François, ou « L ‘énorme navet » dans une réalisation tchèque. Un livre étonnant aussi a marqué ma petite enfance et je ne l’ai jamais retrouvé, c’est un livre que je lisais chez un patron de mon père chez qui ma mère faisait du classement, ce livre était une bande dessinée dont les personnages étaient les personnages du tableau de Breughel « Le repas de noces », ce livre m’a absolument fascinée et j’en garde de nombreuses images en tête et d’ailleurs j’aime beaucoup Breughel et la peinture flamande en général.
Par la suite, dans mon adolescence, je me rappelle avoir eu de grands plaisirs de lecture avec Le Rouge et le Noir de Stendhal, plaisir mêlé avec celui du lieu où je lisais, en l’occurrence la campagne genevoise fleurie. J’ai adoré et lu plusieurs fois « Le lys dans la vallée ». Par la suite j’ai souvenir d’un professeur au lycée qui m’a vraiment initiée aux beautés de l’écriture, notamment sur «Nana» de Zola.
Par la suite j’ai moins lu de littérature et, du fait de mon parcours professionnel ou universitaire j’ai plutôt lu des essais, de sociologie, d’anthropologie, puis de la linguistique ainsi que de psychologie et de sciences de l’éducation …
Maintenant que j’ai tourné la page de du travail obligatoire pour celle du travail choisi je renoue avec mes premières amours littéraires, à savoir la fiction romanesque, et cela avec délectation. A partir de là est venu le désir de faire partager ce plaisir de la lecture au moyen de la lecture à voix haute.
Donner envie aux auditeurs d’aller voir plus loin dans les livres eux-mêmes, voilà un de mes objectifs du moment.