Lumières d'automne

by Charles Juliet, lu par Anne L.

Charles Juliet : lumières d’automne

J’aime lire. J’aime passionnément la lecture. Et bien évidemment, j’aime aussi les livres.

Non tous les livres. Seulement ceux qui agrandissent la vie, poussent à creuser davantage, aident à respirer à pleins poumons.

Aimant lire, il va de soi que j’ai passé de longs moments dans les librairies, ces lieux où je pénètre en état d’avidité, sachant que je vais trouver là par centaines ces objets de papier et de mots qui tiennent une telle place dans mon existence.

Sans les livres et la lecture, ma vie aurait été désertique. Grâce à eux, ma terre a été richement fertilisée par les eaux d’une source qui n’a jamais tari.

D’où d’inoubliables heures, de découverte, d’errances, de trouble, de doutes, de remises en cause, parfois d’effondrement, ou à l’inverse d’allégresse, de plénitude, d’élévation.

Heures où la vie me déchire et me comble, me flagelle de ses rafales, me jette en un éclair du profond de la douleur d’être au plus effervescent de l’exultation.

J’éprouve un bonheur toujours neuf à me rendre dans une librairie, à happer quelques lignes d’un roman, survoler la page d’un essai, savourer un poème… Tant de rencontres se proposent, tant de voyages seraient possibles…

Enfin j’acquiers l’ouvrage sur lequel s’est porté mon choix, et l’autre bon moment est celui où je rentre chez moi, serrant dans ma main la précieuse substance verbale qui va me dilater, me pousser hors du temps, faire haleter dans mes veines une vie plus ardente.