L’an dernier, nous étions nombreux à nous retrouver dans les jardins du Val Rhameh, pour une lecture bilingue de textes et poèmes de Katherine Mansfield, un joli souvenir…

Musiques : Erik Satie, Gnossiennes 1, 2 et 3
Jean-Noël Barbier, éditions ACCORD, 1985

Lettre à son mari (extrait), octobre 1920

par Katherine Mansfield, lu par Marie-Pierre

J’aime ce pays de plus en plus. Il vous pénètre comme la Nouvelle-Zélande me pénétrait. Je veux dire que là-bas si je vais me promener et m’étends sous un pin en regardant les touffes de nuages à travers les branches, je reviens à la maison avec le pin en plus, comprenez-vous ? Ici c’est tout pareil. Pourquoi n’éprouvais-je rien de semblable en Angleterre ? Dieu seul le sait ! en Angleterre, ma clarté s’éteint, ou bien elle n’est qu’une pauvre petite lueur.

Les voix de l'air

par Katherine Mansfield, lu par Marie-Pierre

Ces petites voix, la bête, la mouche,
La feuille qui tape, la cosse qui claque,
La brise qui souffle sur l’herbe penchée
Le passage sifflant de l’insecte.

There is a Solemn Wind Tonight

par Katherine Mansfield, lu en français par Betty

Voici ce soir un vent solennel
Qui chante une pluie solennelle
Les arbres qui se sont tus si longtemps
Palpitent et tressaillent à nouveau.

Les arbres élancés, les arbres épais,
Les fruitiers, chargés et fiers,
Dressent leurs branches au vent
Qui de ses cris, si fort, les atteint.

Les petits buissons et les plantes
Se courbent devant le bruit solennel
Et la moindre tige d’herbe
Tremble sur le sol silencieux.