Lumières d'automne
Charles Juliet : lumières d’automne
J’aime lire. J’aime passionnément la lecture. Et bien évidemment, j’aime aussi les livres.
Non tous les livres. Seulement ceux qui agrandissent la vie, poussent à creuser davantage, aident à respirer à pleins poumons.
Aimant lire, il va de soi que j’ai passé de longs moments dans les librairies, ces lieux où je pénètre en état d’avidité, sachant que je vais trouver là par centaines ces objets de papier et de mots qui tiennent une telle place dans mon existence.
Sans les livres et la lecture, ma vie aurait été désertique. Grâce à eux, ma terre a été richement fertilisée par les eaux d’une source qui n’a jamais tari.
D’où d’inoubliables heures, de découverte, d’errances, de trouble, de doutes, de remises en cause, parfois d’effondrement, ou à l’inverse d’allégresse, de plénitude, d’élévation.
Heures où la vie me déchire et me comble, me flagelle de ses rafales, me jette en un éclair du profond de la douleur d’être au plus effervescent de l’exultation.
J’éprouve un bonheur toujours neuf à me rendre dans une librairie, à happer quelques lignes d’un roman, survoler la page d’un essai, savourer un poème… Tant de rencontres se proposent, tant de voyages seraient possibles…
Enfin j’acquiers l’ouvrage sur lequel s’est porté mon choix, et l’autre bon moment est celui où je rentre chez moi, serrant dans ma main la précieuse substance verbale qui va me dilater, me pousser hors du temps, faire haleter dans mes veines une vie plus ardente.
Voilà des mots si agréables qui ouvrent notre espace. Oui les livres sont des portes ouvertes qui animent parfois plus la vie de tous les jours, mais aussi y ajoutent de la saveur.
Auton malaut
Lo nòstre auton es malaut
Malaut en li carrieras, a mes la màsquera,
Es embarrat, sòrte pas plus gaire.
Aspera lo metge dei sasons que tarda de venir.
Paure auton !
Ti pòdes faire una fora de castanhas,
agachar lu esparviers dins lo ciel,
audir lo bram dei cerfs, ren li farà.
L’invern vendrà e t’emporterà.
E pura t’aimi,
aimi lo remon de novembre,
quora li fuelhas remolinan denant de si corcar per sòl,
aimi lo vent e la gaudina que si ploran en li brancas
e ieu au mitan que camini pens descauç. ( JPB lo 9 de novembre dau 2020)
Merci Anne