Cette fois-ci, pour initier la découverte de notre future lecture à la Rampe Rouge (Espace Magnan), nous avons choisi de commencer par un petit clin d’œil du côté de la littérature jeunesse… car la peur concerne tous les âges bien sûr ! Il s’agit d’un jeune garçon qui craint comme tout d’aller au tableau le jeudi matin …
Je ne veux pas aller au tableau ! Nathan 2005
Danielle Fossette
illustrations Véronique Boiry

images tirées du livre audio « Je ne veux pas aller au tableau ! » par Jamal Benmbarek (Youtube kids)

Danièle Fossette est née sur la côte d’opale. Très tôt, la mer l’invite au voyage. Fascinée par les îles, elle passe plusieurs années à Madagascar, à Mayotte, en Martinique, à Tenerife. Reporter, professeur de lettres, conteuse voyageuse, elle publie une trentaine d’ouvrages, essentiellement pour la jeunesse. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues et certains récompensés par le prix Sorcières.
« Professeur de lettres, j’ai enseigné en France et à Madagascar. Après un séjour de 6 ans dans ce pays, j’ai eu envie de le faire connaître et de parler surtout des enfants. C’est ce qui m’a poussée à écrire. Maintenant, il m’arrive souvent de parcourir le monde avec appareil-photo et carnet pour raconter la vie des enfants d’ailleurs. J’anime également des ateliers d’écriture pour petits et grands. »

Source : http://auteurs.arald.org/biogr/Fossette1954.html

« Aujourd’hui, c’est jeudi j’ai mal au ventre.
– Tu as mangé trop de chocolat, me dit maman.

Mais moi, je sais bien que le chocolat ne donne pas mal au ventre seulement le jeudi.
Papa pense que j’invente une raison de rester à la maison au lieu d’aller à l’école, parce que je suis paresseux. Moi, je veux bien être courageux, mais je n’y peux rien :
mon ventre ne l’est pas. Mes parents sont contents quand ils trouvent tout seuls des explications parce que comme ça, ils se croient très grands.

Mais s’ils me demandaient, je pourrais leur expliquer ce que mon ventre veut dire.

En fait, c’est le jeudi que la maîtresse envoie un élève au tableau pour corriger les mathématiques et moi, j’ai très peur d’aller au tableau. Et quand j’ai peur, je ne sais même plus compter.
Je ne peux pas en parler à mes copains, ils se moqueraient de moi !

Je suis sûrement le seul à avoir peur et j’ai honte.

Je ne peux pas non plus en parler à la maîtresse : elle me dirait que je n’ai pas bien appris mes tables d’addition. Pourtant, je les ai revues avec mon grand frère.

Rien qu’en pensant à ma copine Pauline qui récite tout par cœur
quand elle va au tableau, je me sens tellement nul que mon ventre est encore plus malade.

Dans le bus qui nous amène à l’école, toit le monde rit et parle ; mais moi, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ce maudit tableau.

Je m’installe dans la classe et le supplice commence. La maîtresse regarde tous les élèves et cherche une
victime. »