Cette populaire chanson de Mac-Nab et de Camille Baron évoque l’époque de l’agitation sociale et des réunions du parti socialiste, alors en plein essor.

C’était hier, samedi, jour de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts.
J’avais déjà vidé plus d’un’ bouteille,
Si bien qu’j’m’avais jamais trouvé si rond !
V’la la bourgeois’ qui rappliqu’ devant l’zingue.
« Feignant ! — qu’ell’ dit — t’as donc lâché l’turbin ?

1er refrain bissé :
— Oui, que j’réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu’ du métropolitain ! »

Les citoyens, dans un élan sublime,
Étaient venus, guidés par la raison.
A la porte, on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon.
Bref, à part quat’ municipaux qui chlinguent
Et trois sergots déguisés en pékins,

2e refrain bissé :
J’ai jamais vu de plus chouette métingue
Que le métingu’ du métropolitain !

Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l’orgueille du pays…
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis.
Mais, tout à coup, on entend du bastringue ;
C’est un mouchard qui veut fair’ le malin !

3e refrain bissé :
II est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu’ du métropolitain !

Moi, j’tomb’ dessus et, pendant qu’il proteste,
D’un grand coup d’poing j’y renfonc’ son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste,
En faisant signe aux quat’ municipaux.
A la faveur de c’que j’étais brind’zingue,
On m’a conduit jusqu’au poste voisin…

4e refrain bissé :
Et c’est comme ça qu’a fini le métingue,
Le grand métingu’ du métropolitain !

MORALE
Peuple français, la Bastille est détruite,
Mais y a z’encor des cachots pour tes fils !…
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu’étaient plus grands qu’ceuss’ d’au jour d’aujourd’hui.
Car c’est toujours l’pauvre ouverrier qui trinque,
Mêm’ qu’on l’fourre au violon pour un rien…

5e refrain bissé :
C’était tout d’même un bien chouette métingue
Que le métingu’ du métropolitain