Notre rencontre littéraire à Contes prend une nouvelle forme : nous passons du mercredi 17h au samedi 10h ; c’est un moment qui serait plus favorable aux déplacements des abonnés à la médiathèque Françoise Lemaire…

Nous nous retrouverons, comme les années précédentes pour échanger sur nos dernières lectures, sans thème prédéfini, au gré de nos envies, de nos coups de cœur ou de nos déceptions …

En plus comme ce sera l’heure du café il nous sera proposé des boissons chaudes et des douceurs à grignoter !

Venez nombreuses et nombreux  !

Comme souvent notre assemblée a évoqué une grande variété d’auteurs, de thèmes et de formes : fiction, essai, science-fiction, polars, suspense, livres graphiques, ou ecore récit historique … la diversité était au rendez-vous et les échanges furent nombreux et enthousiastes. 

Il émanait de cette matinée beaucoup de joie de lire de gaieté et de plaisir du partage ! Prochaine séance … il va falloir attendre janvier !Nous avons évoqué ensemble plus d’une dizaine d’ouvrages dont certains justifieraient de devenir des coups de cœur de la médiathèque !

Danielle Baudot-Laksine (1940-2017) Pierre le migrant Editions de Bergier 1995
Il s’agit de l’évocation de migrants italiens en Provence au début du vingtième siècle. On y  apprend notamment qu’à l’époque l’usine Lafarge emploie 30% de travailleurs immigrés italiens.
Danielle Baudot-Laksine a réalisé une série d’ouvrages sur la culture paysanne et l’immigration italienne dans le Pays de Grasse, couche sur le papier les vies de Pierre le Migrant, de Tant’Anna.
Très attachée à la vallée de la Vésubie où sa famille possède une maison, Danielle Baudot-Laksine y recueille les souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale et raconte, dans La Pierre des Juifs, l’histoire des réfugiés juifs à Saint-Martin Vésubie. Dix habitants seront par la suite nommés Justes par Yad Washem
 
Dubravka Ugrešić (1949-2023) : Baba Yaga a pondu un œuf,  Editions C. Bourgois traduit du croate par Chloé Billon.
Très drôle !
Résumé : Trois vieilles dames zagreboises s’offrent des vacances luxueuses dans un spa.
Ce trio rocambolesque de vieilles sorcières vivra des aventures folles pendant ce séjour à Prague. Ugrešić explore le mythe de Baba Yaga pour évoquer un sujet peu traité dans la littérature contemporaine : le devenir des femmes âgées. Cette figure du folklore, de la mythologie et des contes russes (et plus largement slaves) est l’une de ses créatures les plus omniprésentes et les plus puissantes.
Dubravka Ugrešić est l’une des plus grandes écrivaines contemporaines. Diplômée de littérature russe et de littérature comparée, trois de ses romans sont traduits en français. Ses positions farouchement anti- nationalistes l’ont forcée, en 1993, à quitter son pays et s’exiler aux Pays-Bas.
Jeneva Rose,  Cadavres en famille Editeur XO 2025
Un suspense vraiment époustouflant que l’on propose comme coup de cœur pour la médiathèque
Jeneva Rose est une jeune autrice très connue aux Etats-unis notamment pour Le mariage parfait (2022)vendu à 200 000 exemplaires …
Résumé : Après le décès de leur mère, trois frère et sœurs, séparés depuis des années, se réunissent pour régler sa succession.
Beth, l’aînée, n’a jamais quitté la petite ville du Wisconsin où ils ont grandi. Michael n’y est pas retourné depuis que leur père les a abandonnés. Nicole, elle, a été tenue à distance en raison de sa dépendance à la drogue.
En fouillant dans les affaires de leurs parents, ils tombent sur une collection de vidéos personnelles et décident de replonger dans les souvenirs de leur enfance. Mais la nostalgie est vite interrompue lorsqu’une des cassettes VHS révèle une nuit de 1999 qui ne leur dit strictement rien.
À l’écran, leur père apparaît couvert de sang. S’ensuit un cadavre et un pacte entre leurs parents pour s’en débarrasser.

 

Sayaka Murata (1979), La fille de la supérette Ed. Denoël (2016) puis Folio mars 2025 (paru en 2016 au Japon) traduit par Mathilde Tamae-Bouhon
Résumé : Le roman raconte l’histoire de Keiko Furukura, une femme qui trouve sa place dans la société en travaillant dans une supérette japonaise, un « konbini » magasin d’alimentation. Dès l’enfance, Keiko a été considérée comme étrange et inadaptée. Keiko, cependant, découvre un sentiment d’appartenance et de normalité lorsqu’elle commence à travailler dans une supérette à l’âge de 18 ans. Elle adopte méticuleusement le comportement et le langage de ses collègues pour s’adapter et se fondre dans le milieu. Le konbini devient pour elle un microcosme où elle peut fonctionner comme une partie d’un tout, en suivant les règles et les routines strictes du magasin qui lui donnent un cadre rassurant.
Marie-Laure présente de Tonino Benaquista (1961) un recueil de nouvelles « La boîte noire et autres nouvelles » Folio Gallimard 1999. Illustration de J. Ferrandez, Edition Futuropolis 2000 et 2013
Les situations sont cocasses, beaucoup d’humour et même de cynisme.
La première nouvelle est l’histoire d’un homme qui, sorti du coma, reçoit d’une infirmière la transcription du délire qu’il a prononcé pendant son profond sommeil et qui fait ressurgir en lui un passé qu’il pensait avoir oublié.
 
Bernard Minier (1960) Les chats et 14 histoires mystérieuses, diaboliques, cruelles
Ed. Pocket 2024
Ce sont les animaux qui qui racontent le COVID de leur point de vue.
Un recueil de 14 nouvelles inédites : envoûtantes, effrayantes, captivantes.
Deux jeunes couples accros au tourisme macabre, des enfants face à la cruauté de leur famille d’accueil, un présentateur télé prêt à tout pour faire exploser l’audience, des animaux subitement délivrés des hommes, un prêtre trop beau pour être honnête, des chats animés d’étranges intentions, un aviateur de la Première Guerre mondiale confronté à une entité primitive et perverse… Quinze nouvelles inoubliables, aussi glaçantes qu’envoûtantes.
Marie Desplechin et Fred Bernard : Les sœurs Jacob, Essai, Ed. Les Arènes 2025 : un livre graphique qui est une adaptation du film et du livre de David Teboul.
Simone Veil raconte le destin de ses deux sœurs. Son récit alterne avec leur correspondance, leurs journaux intimes et leurs souvenirs publiés pour la première fois.
Elles ont dix ans, quinze ans… Elles s’écrivent tout ce qu’elles vivent : les bains de mer, les premiers flirts, l’arrière-pays niçois, l’amour…puis la guerre et les drames qui s’ensuivent.
Jean-Philippe Toussaint (1957) un tout petit ouvrage (32 pages) : L’instant précis où Monet entre dans l’atelier, éditions de Minuit 2022
Résumé : Ce court texte de Jean-Philippe Toussaint, composé de neuf longs paragraphes qui débutent tous par la même phrase, l’ouverture de la porte de l’atelier de Claude Monet à Giverny, nous invite à pénétrer dans l’atelier du peintre, à explorer ce moment où l’artiste, au seuil de sa vie, s’est réfugié dans son atelier, à l’abri des menaces de la guerre qui gronde, pour travailler aux grands panneaux décoratifs des Nymphéas. Cette scène qui se répète au fil du temps, se diffracte entre l’ombre de la nuit et la lumière du jour, dans l’oscillation et l’incertitude d’un regard « entre la vie et l’art, il est à la fois arrêté dans l’image et en mouvement dans le temps », au moment précis où le peintre, à la fin de sa vie, poursuit inlassablement l’inachèvement de son chef d’œuvre.
Intéressante notice sur cet auteur https://livrecritique.com/la-vie-et-loeuvre-de-jean-philippe-toussaint-une-biographie-complete/

 

 

Philippe Descola et Alessandro Pignocchi, Ethnographies des mondes à venir paru aux Editions du Seuil en 2022.
Il s’agit d’un échange entre les deux scientifiques, Descola anthropologue et Pignocchi, ethnologue, militant écologiste et auteur de BD !
Au cours d’une conversation très libre, les deux chercheurs dialoguent et refont le monde à la lumière de ce que leur ont appris leurs recherches respectives auprès de différents peuples d’Amazonie, ou les militants de la ZAD de Notre Dame des Landes.
Si l’on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s’inscrire ? Et quels sont les leviers d’action pour la faire advenir ? C’est absolument passionnant, ça nous oblige à nous décentrer complètement de notre point de vue occidental et c’est parfois hilarant grâce aux planches aquarellées de Pignocchi lesquelles mettent en scène des personnages qu’on reconnaît facilement comme appartenant à la sphère politique actuelle…
A ne pas manquer ! Il fait partie du fonds de la médiathèque de Contes.