La soirée va être mouvementée : des chants, de la musique, un baleti et – entre autres chanteurs et lecteurs –  la participation de certains membres des Mots à la bouche. Un des auteurs qui sera ce soir-là mis en bouche par Christine c’est Louis Nucéra avec des extraits de son livre autobiograhique « Avenue des diables bleus ».
Pour certains  auditeurs ce sera une découverte de l’écrivain Nucéra et pour d’autres l’évocation de moments niçois bien spécifiques ou de lieux bien connus par beaucoup dans la région.
D’autres intervenants animeront cette soirée festive.

De belles rencontres en perspective !

Voici un court extrait pour vous donner « l’eau à la bouche » …

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En haut, c’est le château de l’Anglais, construit à la veille du plébiscite par un passionné d’architecture hindoue : M. Smith. Hormis la première Réserve, rien d’autre n’existait à l’époque sur ce versant du mont Boron. Le château est crénelé, tout rose : une énorme pâtisserie ; du moyen âge d’opérette. Que de fêtes y furent données préludant la Belle Époque et la prolongeant ! Des feux d’artifice que l’on voyait de l’Esterel ! C’étaient les frasques et les fastes de la Côte qui, de San Remo à Cannes, s’ouvrait à la fortune.

Des noms que citait mon grand-oncle me reviennent : le capitaine Goubareff, fondateur de la colonie russe ; Von der Wies et ses spectacles du château de Valrose : l’Opéra, la Comédie- Française ne pouvaient en présenter de meilleurs ; Gordon-Bennet et ses gardes du corps qui le protégeaient de ses extravagances ; Marinoni et son tronçon personnel de voie ferrée : il y garait son wagon-appartement en gare de Beaulieu. Ces gens-là dépensaient parfois en une journée des sommes que d’autres, dans la même région, ne parvenaient à gagner dans une vie.