Nous sommes totalement solidaires de la librairie Les Parleuses, victime vendredi 9 décembre d’une action caractérisée de censure par les « forces de l’ordre » sur des collages féministes dans une des vitrines de la librairie.
Cet affichage par le collectif des collages féministes de Nice a fait suite à la venue de l’autrice Hélène Devynck, dénonçant dans son livre « Impunité » (Seuil 2022) les violences sexuelles exercées par Patrick Poivre d’Arvor. Comme celle-ci le proclame dans une tribune parue sur Libération le 10 décembre : « Le féminisme devient hors la loi à l’approche de Gérald Darmanin ».
De quoi est-il question ? Eh bien à l’occasion de la venue du ministre de l’intérieur dans le nouvel Hôtel de police tout proche de la librairie Les Parleuses, vendredi 9 décembre, il a été ordonné à la police (municipale ? nationale ?) de dresser un drap noir devant la vitrine de façon à occulter les affichages féministes. Il est rendu compte dans les détails de cette opération dans Libé, Médiapart et d’autres médias ces jours derniers.
Cette librairie qui mène un travail remarquable de promotion et défense de toute la littérature, française comme étrangère, ainsi que pour la jeunesse, fait partie de nos partenaires privilégiés et nous y avons réalisé des lectures publiques et comptons bien pouvoir encore le faire !
Continuons à citer la tribune d’Hélène Devynck : « Comme le dit Annie Ernaux, recevant son prix Nobel de littérature : Le viol et le silence qui l’autorise, je l’ai vécu. Ça « donne le droit imprescriptible de l’écrire »
Depuis, les libraires Maud et Anouk ont décidé d’attaquer en justice afin de faire reconnaître l’illégalité de la censure de la vitrine, et de la fermeture de la section jeunesse, en face de l’établissement. Nous suivrons l’affaire de près.
L’équipe des Mots à la bouche
Le 16 décembre
la censure est un acte totalitaire démontrant la stupidité des censeurs eux-mêmes. Un joli coup de projecteur sur les actes d’Anastasie : c’est l’arroseur arrosé. Maintenant tout le monde est au courant.
Bravo, bravissimo les filles!!!
Merci aux Mots à la Bouche de relayer cette information.
Atteinte à la liberté d’expression par ceux même qui sont là pour la défendre. Circonstance aggravante.
Il paraitrait que différents services ont participé à des titres divers à cette opération honteuse de masquage d’une vitrine : police municipale, agents de la métropole, CRS .
Chaque service relève d’une hiérarchie différente. Cela voudrait dire que cette opération a été coordonnée. Par qui ?
On ne peut qu’espérer que la lumière soit faite à l’occasion des plaintes qui ont été déposées.
C’est tristement insupportable, cruel, et toujours d’actualité alors plus que jamais la vigilance qui mène à la résistance : la censure à notre époque dans un pays qui affiche sur ses frontons: Liberté, égalité, fraternité… ? Mais voilà, la patriarcat a toujours écrasé de son mépris la femme !
Alors courage !
Nelly Duplouy