LE MOT GENERATEUR
L’usage du dictionnaire sera utile. Mais si vous possédez aussi un dictionnaire des rimes et assonances, c’est encore mieux.
Choisir un mot d’au moins 3 syllabes par exemple : PATAUGAS. Il s’agit d’interroger ce mot pour lui faire rendre toute sa substance
1/Pôle sonore : Le découper en syllabes sonore (pa – to ou tau) – ga (ou gaz) et choisir une liste de mots commençant ou finissant par ces syllabes.
2/ Pôle idéel : Faire une liste de mots (verbes, substantifs, adjectifs …) qui vous évoquent ce mot au sens large : chaussures, godillots, marcher, montagne, respirer, cailloux, bouquetins, sentier, pieds, douleur, fatigue, toile …
Vous avez maintenant la matière pour tisser un texte qui fait son et sens.
Exemple avec CARAPATE (qui aurait pu générer un tout autre texte)
La carapate aux Carpates
Un soir de brouillard, César
Circulait Boulevard Corvisart.
En proie au coryza, éternua
Et, ce faisant, provoqua
un croquignolé carambolage.
Un aristocrate prognathe et furibard surgit de sa Packard
Le traitant de chauffard, de toquard.
Un gueulard lui cracha même un mollard.
Pirate criait l’un, caracal* criait l’autre,
spécialiste des félins et qui voulait le faire savoir.
Et une harpie sur le trottoir : « arrêtez ce vacarme !
Allez débattre ailleurs ! »
Caramba ! dit César apeuré et vraiment attristé
C’est un véritable carnage ! Quelle soirée !
Je suis un apatride jusque dans mon quartier !
Un de ces quatre je me carapate jusque dans les Carpates
Un motard rigolard, lui dit : « allons boire une Marie Brisard
Et en débattre dans ce bar. »
Ce qui les mena fort tard .
A vous !!
LE MOT DEVANTURE
Marre des régimes absurdes
Des conseils hasardeux
Eh bien oui ! Je fais du cinquante deux
Fin de l’amaigrissement
Stop à l’acupuncture
Finie l’auto censure
Avisant une jolie devanture
Oserai-je tenter l’aventure ?
J’entre avec quelque inquiétude
Tâchant d’avoir assurée l’ attitude
La vendeuse m’apercevant
jette sur moi un regard arrogant
Que fait cette caricature
Dans ma boutique haute couture
DEVANTURE
Enfin déconfinée !
Et c’est déjà l’été
Pour fêter ce moment inaugural
Je m’en vais acheter une robe de bal
Sur mes lèvres un sourire XXL
Arpenter les rues me donne des ailes.
Oh! La belle boutique
Tout ici est So Chic
Rêveuse devant la devanture
Oserai-je tenter l’aventure ?
Westwood, Gaultier, Stella Mc Cartney
Courage, je vais entrer
La vendeuse m’accueille, me jauge, me toise,
Je sens bien les horreurs que sur moi elle dégoise :
Quoi ? Elle est folle, quelle injure cette allure
Cette taille 52, chez moi, quelle bavure
Madame, me dit-elle, je l’avoue, c’est mesquin
Mais ici nous ne faisons que les tailles mannequin
Autrefois, jusqu’au 42 nous nous risquions
Nos clientes s’indignaient, quelle abomination !
Hélas, dans la haute couture
Pour les femmes plantureuses, je sais, c’est un peu dur
Un peu plus loin, voyez cet étalage
Du 48 au 60, ils font le déballage.
Pour vous, une adresse tout à fait indiquée
Par sa vitrine vous serez tout aussi alléchée
Croyez-moi, loin de me défiler
Marina Rinaldi pourra, Elle, vous habiller.
Elle saura comment mettre en valeur
La beauté voluptueuse de vos rondeurs.
Sur ce, je vous souhaite bon vent
A cinq minutes d’ici, c’est tout droit devant.
Au vu de mon visage décomposé,
Elle ajoute ce conseil : « Maigrissez »
« Ne désespérez pas, car pour le relooking
Il reste Cristina et ses reines du shopping ! »
LE TAMARIS DU TALUS
Le tamaris de Madame est taillé avec tact par un mage rigolo,
Son mari.
Tâche menée tambour battant, tactique rigoureuse.
Sur le talus s’étale un tapis velouté de chatons roses.
Sur le ciel bleu,
L’arbuste déploie son rideau riche de chants d’oiseaux.
Maestro majuscule.
Riment les ritournelles…
Dans le jardin, rit une rivière
D’insectes,
Une ribambelle ailée au taffetas bruissant.
Tamaris de printemps, duveteux, aérien,
Tapage parfumé de douceur, de farniente,
Magies imaginées d’un tableau sans tabou
Tamaris du Midi, ma madeleine magnifique !
Nerf-de-bœuf
Matraque élastique à la vigueur tonique,
Axone de rave au pouvoir symbolique,
C’est le tendon d’Achille à la force virile,
Le nerf vague asservi du bovin bien castré,
Ou bien… souple cravache en menotte raffinée,
Pour supplice galant dans les salons privés..
Friandise à mâcher pour chien domestiqué,
Flux d’ardeur, guerre de nerf ou galère,
Balais frottant batterie, jam session affranchie,
Un joyeux coup de dés pour peau lisse effrontée…
Pas de sorties ? Pas de brouhaha…(mot générateur brouhaha)
Brocart des mouvements confus,
Rumeur de voix embroussaillées,
Haillons des sonorités autour des bars habiles.
Le brouhaha…
J’aime son brouet de haddock enfumé,
Comme une habitude, un habit à entendre.
Brocante aux sonorités confuses, brouillard de sons, brouille, embrouille, broutille.
Halètements d’une foule.
Une belle addiction, mieux que le hachich, une confusion de frottements, de ha, ha, de chuintements, de rires.
Sortir
Ha ! Sortir
C’était pas par hasard
au bar de la gare
de Bobby ?