Le ON
Le ON est un pronom caméléon. Pronom personnel ou pronom indéfini. Il est possible de l’employer comme équivalent de toutes les personnes. Seule l’interprétation contextuelle permet de distinguer s’il a valeur de nous, d’un « ils » ou de « tout le monde »
Consigne d’écriture : construire un petit récit en employant ON dans ses différentes fonctions.
Exemple :
Quand on prend la route de Marseille, dans le tournant, tout de suite après le carrefour de la Foux, si l’on ne roule pas trop vite ou si l’on n’est pas préoccupé par la voiture qui essaie de doubler depuis deux kilomètres ou par la discussion sanglante qu’on a eue avant de partir, et toujours à propos des enfants, on les découvre là, toujours à la même place à regarder passer les voitures.
A nous voir ainsi immobiles sur le bord du trottoir, on aurait pu croire que nous attendions quelqu’un. Et pourtant il y avait tellement longtemps qu’on n’attendait plus rien ni personne.
On en avait tant vu passer des qui nous ignoraient, des qui nous dévisageaient, et quelquefois seulement qui nous faisait un petit signe ou se retournaient en souriant.
Il semblerait que depuis qu’on est passés à la télévision on ne nous ignore plus de la même façon, qu’on nous remarque, même avec la sensation de nous avoir déjà rencontrés peut-être quelque part, ailleurs.
On ne nous avait pas choisi par hasard, on avait été une sorte d’alibi. On voit beaucoup de choses à la télé : du trash, du drame intime et des larmes au microscope et sous projecteurs, du sentimentalisme à la dégoulinade, mais on voit rarement la vraie vie et jamais des gens comme nous.
En fait, nous, on n’en attendait pas tant. Notre public nous suffisait, nous satisfaisait. On ne peut pas dire qu’on était heureux, non on était seulement vivants.
A vous !!
On en a rêvé si longtemps de cette maison au bord de mer. Mais on ne voulait surtout pas choisir un bord de mer touristique.
C’est dans un village de pêcheurs sur une île qu’on a trouvé notre paradis. Pour y accéder, on prend le ferry , trois allers/retours par jour.
Aidés de nos amis, on a vite fait de nous installer.
900 habitants à l’année et guère plus en été à cause d’un climat fantaisiste
Tout à notre joie, nous avons ignoré la méfiance séculaire des locaux. Pourtant la plupart étaient venus à la petite fête qu’on avait organisé Philippe, les enfants et moi, pour montrer notre désir de passer toutes nos vacances ici avant de pouvoir tout à fait y vivre à l’année.
On était venu certes mais pour mieux nous observer, décortiquer et critiquer nos manières prétendues de ceux de la capitale.
On était venu avec sa méfiance, avec son cortège de préjugés étriqués
Rien n’est plus fort et indestructible qu’un préjugé.
On avait beau participer activement Philippe et moi aux manifestations locales, lui tenant la buvette moi m’investissant au comité des fêtes de la mer. Bérénice et Solal, nos enfants, quant eux, s’initiaient heureux au maniement de barques et allaient pêcher avec les enfants du coin.
Rien n’y a fait On nous avait condamnés sans procès. « Ici, on est tous au moins la 5ème génération d’insulaires » disait Monsieur le Maire avec fierté, « Nos maisons on se les transmet de père en fils, comprenez-vous ? On a pas tardé à comprendre tout ce que cela sous entendait de rejet viscéral, malgré l’urgence de sauver l’école et le petit centre médical en faisant appel à du sang neuf.
Jeanne, notre proche voisine, est venue nous « saluer » le jour de notre départ : « C’est vrai ce qu’on dit ? Vous partez pour de bon ?…» « On va vous regretter dans le village, vous veniez rompre l’ennui des jours semblables. On se réunissait au café pour alimenter notre gazette avec vos fantaisies et vos façons de faire. Ce qu’on a rigolé
« On aurait tort de s’en priver, n’est-ce pas Philippe ?. Je sens qu’on vous manque déjà.
Mais sait-on jamais, je suis sûre qu’ on trouvera bien un autre gogo pour alimenter les petits potins et le venin quotidien, . Quant à nous, on s’est lassés de vous et de vos bassesses. Adieu, on ne manquera pas de vous faire parvenir ce que l’on dit de vous chez nous .
On sait plus quoi faire, on est paumé.
On était partis pique-niquer dans la montagne et on n’a pas de carte. On nous avait dit que Rando.site était parfait. Sauf que, ici, on n’est pas connecté, rien ne passe sur les téléphones aussi intelligents soient-ils…
Coco, qui avait voulu porter la bouffe, a fait une petite chute et le sac est tombé dans un trou ! On lui avait pourtant bien dit de faire attention. On lui avait même donné des bâtons, mais non, il sait toujours mieux que les autres… Alors on était presque fâchés mais bon, il était un peu blessé et on n’a rien dit pour pas en rajouter.
On a encore un peu d’eau au fond d’une gourde, une gorgée chacun et deux pour le blessé.
On dit à Nana qui connait bien les plantes de nous trouver quelque chose à grailler… et des herbes pour soigner Coco.
On essaie de s’orienter au soleil mais pas de bol, le ciel est très couvert, on espère une éclaircie mais on nous avait dit que le temps n’était pas sûr…
Jojo est monté en haut d’un arbre pour voir si on aperçoit un village ou quelque chose… et ben oui ! Pas très loin en fait, tant mieux ! Une chapelle peut-être ? On espère juste que ce ne sera pas la maison de l’Ogre…
Au début était le Verbe..
On nous dit tout d’abord que le monde est bleu pur
comme l’abîme de ses yeux..
Puis, que l’air est vicié,
qu’il faut nous protéger.
On vit alors les rues se clarifier
Et quelques gus se déguiser..
Carnaval remisé
dans les langes du passé,
Sauf pour grosse tête
à la mine frelatée.
Un dépôt provisoire en logement saturé..
Laisser libre une gouttelette
Liberté surveillée.
On écrit on chante,
on danse de Chambrée,
Tandis qu’autour de nous l’air se raréfie.
Difficile de se perdre,
Quand on ne sait pas où l’on va..
Les parcs se désolent,
les oiseaux qui rigolent,
Pendant la mise au ban des penauds déconfits.
On va purifier l’air, rajeunir l’atmosphère..
Cuisiner a parte, un ragoût mijoté.
On va bien rigoler.
On se déguise en sac poubelle pour picoler,
en bouée balise pour se baigner.
Une note parfois un peu salée..
Des musiciens fragmentés divisés fractionnés,
Pour jouer de concert, émotion bien cadrée.
On numérise à satiété,
volupté calfeutrée,
Et le printemps rugit
des bourgeons qui fleurissent.
On encense la Libé.. la sortie l’envolée,
Retour aux ateliers,
les premiers de corvée..
Un tissu sur le nez, respirer en apnée..
Et les toisons touffues
dispensées de tonsure..
Inspirer nez bouché,
expirer sans un mot..
Quand on ne sait pas, on a peur.
On nous dit qu’il faut nous contrôler.
Frontière bouclée bâclée.. en pointillé.
Carnaval des animaux,
Symphonie pathétique..
À trop vouloir se distancier,
On a fini par s’esquiver.
Un rêve aseptisé, Orwell revisité.
Plus de laine sur le dos..
Continuer les abdos !
Troc de Quiches
au plus haut du Cénacle.
Plus de peur que d’envie,
Le rêve d’une chère dynastie.
On ne change pas une équipe qui gagne..
On susurre traitement,
D’aucuns pensent émolument..
Quand on ne sait pas ce qu’est la vie,
Comment savoir ce qu’est la mort ?
On nous aurait menti ?
Menés au bout du nez ?
Étain et d’Or …
Tiens, on dirait que la pluie a cessé. Tant mieux car on avait oublié de prendre imperméables et parapluies.
On est partis en balade tôt, ce matin, sous un ciel clair. On ne nous avait pas signalé cet épisode tourmenté à la météo. Heureusement, on a trouvé refuge dans cette vieille chapelle abandonnée. On dit qu’elle date du XVIIe siècle et qu’on y aurait caché un trésor à la Révolution. On l’a cherché, ce trésor, pendant plus deux siècles, on ne l’a jamais trouvé. Sans doute est-ce une légende, mais dans le pays, on aime bien y croire, alors… On a bien envie de s’arrêter là et de fouiner dans les vieilles pierres… on ne sait jamais…
Un rayon de soleil frappe nos sacs à dos comme pour nous rappeler le but qu’on doit poursuivre : l’ascension de la montagne. On charge nos sacs et on repart. On ne pourra pas dire qu’on a capitulé devant l’appel du trésor perdu ou la peur du mauvais temps !